Anaël Chadli, invité de la semaine à la CHAAP !

Anaël Chadli, plasticien et poète – https://anaelchadli.fr/ – est venu proposé une expérience artistique aux chaapiens et aux chaapiennes.

Depuis quelques semaines, il poursuit sa résidence à Lizières pour questionner le thème de l’année : « fleurir ». Anaël Chadli a orienté sa réflexion autour du mot « vivace »… Comment faire de l’écriture un moment vivace ? Comment faire fleurir des phrases au milieu d’un terrain déjà habité par d’autres mots ? Toute la semaine, il nous a donc accompagné dans un questionnement autour de l’écrit.

Comment avec 26 signes faire pousser nos idées personnelles et variées ?

Les 6e chaap ont débuté sur une terre vierge, blanche… Après avoir nommé la contrainte : écrire!, les jeunes chaapiens et chaapiennes ont fait la grimace. Panique ! Écrire, cela induit des normes à respecter… Ecrire, c’est commencer en haut à gauche et finir en bas à droite… Écrire, peut figer… Car, pour eux, écrire, c’est être jugé constamment, à chaque mot…

Oui, l’orthographe est nécessaire pour se faire comprendre, oui l’orthographe est à maitriser… mais souvent ce contexte fige, empêche… alors, à quoi bon apprendre à écrire si le plaisir et l’envie disparaissent ?

https://www.ted.com/talks/arnaud_hoedt_jerome_piron_la_faute_de_l_orthographe Vidéo qui questionne ce qu’est l’orthographe…

Le support du travail ? Une feuille d’ 1m50 x 6 ou 7 m ! On sort de la feuille, elle aussi normée, A4 pour proposer finalement un territoire, un jardin… Chaque chaapien, chaque chaapienne est une graine, une racine, un rhizome qui va pousser dans cette étendue… Alors, que nos chaapiennes et chaapiens poussent, qu’ils se développent, qu’ils s’enracinent… Plusieurs attitudes se démarquent :

Justine est tel un petit oiseau qui lâche ses graines par ses déplacements répétés. Salomé, elle, fait pousser un arbre en mots, un chêne qui prend son temps, et qui se développe fermement ! Madisson est telle la piloselle, se fait une place de manière autoritaire (Cette plante a en effet la particularité de diffuser par la racine des composés chimiques qui inhibent la germination des espèces concurrentes.), d’autres sont des plantains (dont le système racinaire aide et accueille ses plantes voisines à s’enraciner…). Bref, nous, les jardiniers (M.Julien, Anaël et M.Smith), observons cette vie qui apparait, qui se structure, qui s’organise…

Un jardinier apprend par l’observation.

Cette expérience a donc pu mettre en avant des attitudes artistiques et humaines intéressantes ! Chaque réalisation nous permet d’en apprendre un peu plus sur nos chaapiennes et chaapiens !

La chaap 5e a pris le relais. Le jardin est déjà commencé : alors comment prendre sa place dans un espace déjà occupé ? Comment écrire ? Quoi écrire ? Prendre appui sur ce « déjà-là »? S’affirmer, s’opposer, être en osmose, se faufiler…?

Là encore, « ça pousse ». Les lectures d’Anaël Chadli sont des gouttes d’eau qui aident à faire pousser les mots. Ses échanges individuels permettent à chacun d’échanger sur ses intentions.

Le support invite aux déplacements, il invite à être parcouru par le corps… en chaussette, les chaapiens et les chaapiennes, trouvent leurs places…

Hugo s’installe dans l’extrême bord du support- le coin : un choix fort qui montre qu’un plasticien est celui aussi qui occupe des espaces inusités…

Anton : »Je suis content d’avoir eu le temps d’écrire les phrases que je voulais écrire depuis quelque temps » —) La CHAAP comme moment où on prend le temps de faire…

Francis Ponge « pour se corriger, il faut avancer… »

3E TEMPS de l’expérience: les 4e. Comment se faire une place après le passage de 40 chaapiens et chaapiennes ?

Violette s’installe cette fois au centre du support : par sa posture, elle montre sa confiance; par sa présence et son travail, elle mets en mouvement sa pensée par l’écrit.

Une semaine de la CHAAP 6e à la CHAAP 5e à la CHAAP 4e…